L’Erhu, ou l’air sur deux cordes

À chaque fois que je joue de cet instrument chinois, je connais les réactions que ça suscite. L’instrument a une voix sienne, très particulière. Il se fait remarquer!

Et il n’a que deux cordes! Une belle peau, un archet de travers et du volume, à tel point que les sonorisateurs doivent sauter sur leur console quand je commence à jouer, pour baisser le son. Lorsque les gens viennent me voir après un spectacle, je sais de quoi ils veulent me parler : de cet instrument d’origine mongole (ils ne le savent pas encore) dont les cordes sont invisibles de loin. Les doigts semblent flotter au-dessus du manche. Les crins de l’archet passent entre les deux cordes et on doit le jouer « à l’allemande« . Une amie chinoise m’a dit que le fait que les Mongoles se promenaient à cheval les a probablement obligé à insérer l’archet entre les deux cordes, pour ne pas le perdre durant le voyage.

Photo : Geneviève Daigneault

N’achète pas un erhu qui veut : la seule personne qui en vend à Montréal est ShenQi. Elle donne des cours aussi.  Si vous voulez apprendre, c’est elle qui faut aller voir. Moi, j’en donne aussi mais comme j’ai pris seulement 4 cours avec LiQiang (Cirque du Soleil à Las Vegas), disons que le degré de compétence n’est pas le même. Mais je me débrouille!

J’en veux pour preuve quelques enregistrements dont je fais la liste ici :

• Le Kayak Rouge – Plume Latraverse
• Kanasuta – Richard Desjardins
• Terre Planète bleu – Diane Dufresne
• Les Métaux Noirs – Yves Desrosiers
• La source – Bélanger/Guilbeault
• Salif – Jean-Marc Hébert
• Le reel à deux cordes – Mademoiselle s’amuse

Et il y en a d’autres mais j’ai oublié… Peut-être y aura-t-il un jour un enregistrement de jazz. Caravan et Yesterdays se jouent bien au erhu.

MAJ : Photo de mon erhu sur son petit coussin…